Manger dans la dignité

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Lorsque vous pensez à une soupe populaire, vous imaginez peut-être une file de personnes affamées, des rangées de tables et un bol de soupe chaude. Mais le Manna Café de l’Armée du Salut, à Gananoque (Ontario), adopte une approche différente. L’endroit de style bistro permet aux démunis de prendre un repas dans la dignité. L’atmosphère décontractée qui y règne offre également à l’Armée du Salut l’occasion d’aborder les problèmes plus profonds qui touchent la collectivité.

« Nous voulions nous éloigner du modèle type de soupe populaire, déclare Dave Harvey, directeur général. Le café a des airs de salle de séjour dans laquelle sont disposés quelques tables ainsi que des fauteuils confortables. C’est un endroit accueillant où les gens se sentent les bienvenus, prennent un bon repas et discutent avec leurs voisins de table. »

Ouvert cinq jours par semaine, le café attire chaque mois un groupe mélangé de quelque 1200 personnes : des aînés qui vivent avec un revenu fixe, des travailleurs pauvres, des gens qui sont esseulés, handicapés ou encore des chômeurs. Pour un grand nombre d’entre eux, les repas sont l’occasion de socialiser, de se faire des amis et de rester en contact avec des visages familiers.

« Les repas sont préparés sur place et équilibrés, mentionne Harvey. Nous mettons l’accent sur l’aspect nutritif. »

Harvey et son équipe de cuisiniers, de serveurs et d’hôtes bénévoles travaillent dur pour s’assurer que la soupe populaire est plus qu’un repas. C’est une communauté, un groupe de personnes qui ont quelque chose en commun.

« Lorsque vous faites partie d’une collectivité, il est plus facile de faire face aux défis de la vie, dit Harvey. Le programme nous permet de tisser des liens avec les convives et de découvrir leurs besoins plus profonds. À titre d’exemple, nous avons distribué des manteaux d’hiver à des enfants qui n’en avaient pas ainsi que des paniers de Noël contenant tout ce qu’il faut pour préparer un repas à la dinde, et aidé à payer des factures d’électricité afin que les gens puissent nourrir leur famille », explique Harvey.

« En fin de compte, si nous parvenons à faire en sorte qu’une personne ait une meilleure estime de soi, nous aurons atteint notre objectif. »

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