Changer la fin de l’histoire

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Au Canada, les chiffres sont alarmants. Chaque soir, plus de 4000 femmes et 2400 enfants dorment dans des refuges.

« Choisir la rue, quand tu n’as pas d’autre choix que de quitter la maison pour te soustraire à une situation dangereuse, c’est troublant et angoissant, raconte Marguerite, âgée de 59 ans. Après une dispute avec mon conjoint, j’ai dû coucher sur le canapé de plusieurs de mes amis. Ensuite, je suis passée de refuge en refuge. Aujourd’hui, grâce à l’Armée du Salut, j’ai mon propre appartement. »

En mai 2016, Marguerite a abouti au centre Cedar Place de l’Armée du Salut de Sudbury, en Ontario, qui accueille les femmes et les enfants sans abri. Ils y trouvent un toit, de la nourriture et divers services.

« Un grand nombre de facteurs contribuent à l’itinérance, dit Cindy Bertolo, directrice du centre. Certaines personnes ont été expulsées de leur logement, car elles ne pouvaient plus payer les factures d’électricité ou de gaz. D’autres ont quitté un conjoint violent ou ont été victimes de maltraitance envers les aînés. Notre objectif principal est d’accompagner nos clients et de les aider à trouver un logement convenable et abordable. »

À Sudbury, l’Armée du Salut épaule des femmes et des familles qui se retrouvent sans logis depuis 2006. Pendant cinq ans, elle a offert ses services à partir de différents motels. En 2011, elle a aménagé une maison de 77 500 pi2, qui compte 12 chambres. Avec l’augmentation du nombre de pères monoparentaux qui vivent des situations de crise, l’Armée du Salut déniche pour ceux-ci des chambres d’hôtel, et leur offre des repas, des collations, du transport ainsi que du soutien et de l’aide pour trouver un logement.

« Ashley, un père célibataire, accompagné de ses deux filles, a frappé à notre porte quand il a reçu un avis de reprise de possession de sa maison, raconte Cindy. Sa mère, qui l’aidait quand il travaillait hors de la ville, est décédée. Pour lui, il n’était pas question qu’un inconnu élève ses enfants. Il a donc quitté son travail pour s’occuper d’eux à temps plein. Peu après, Ashley a tout perdu – sa voiture, son camion et sa maison. Il est arrivé au centre en pleurs. Lui et ses filles ont été hébergés à l’hôtel et six jours plus tard, Ashley a trouvé un logement dans une nouvelle coopérative. »

« À Cedar Place, les lits sont rarement vides, ajoute Cindy. Je me demande où tous ces gens iraient si notre centre n’existait pas. »